Une petite histoire, une idée que je soumets, la "face cachée du bg elfique", qui éclairci un peu au passage la figure de l'elfe qui donna la magie aux hommes...à voir si, et comment, ça peut s'exploiter...
« Tout remonte à ces temps immémoriaux. Le peuple des hommes s’éveillait à peine à la conscience. Déjà, notre civilisation était, elle, florissante et grandiose. Des décennies auparavant, nous avions compté parmi nous des pionniers, découvreurs dans l’art des arcanes. Des sages professaient la vraie foi de nos dieux originels et sous l’égide des grandes familles, nos citées étaient presque idéales.
Les premiers hommes à ériger des huttes pour abriter leurs familles, à pénétrer nos terres au gré de leurs chasses, considérèrent au premier abord notre peuple comme la divinité incarnée. Je crois que la majorité d’entre nous vit au départ d’un œil amusé et bienveillant l’émergence de cette société rudimentaire. Fut-ce par jeu ? Par malice ? Il y eut parmi les elfes quelques uns à profiter de la crédulité des hommes. Usant de leur savoir magique pour émerveiller ces esprits simples, ils mirent des clans entiers sous leur coupe, se comportant comme des puissances même.
Ce travers se généralisa dangereusement au cours des générations. C’était presque une forme d’esclavage. Ces faux dieux se servaient avec cynisme de leurs ouailles pour leurs débauches personnelles, réclamant d’elles leurs richesses puisées au cœur de la terre, l’hymen de leurs vierges sous les yeux des mères qui versaient le vin.
Les premiers d’entre nous à dénoncer cette immorale mascarade furent les prêtres des vrais dieux. Les usurpateurs envoyèrent alors à la mort leurs fidèles. Des vies d’hommes sacrifiées par le mensonge, nombre de sages assassinés pour s’être dressés contre les abus d’immondes mystificateurs.
Nos plus grandes maisons autrefois éclairées entraînaient désormais dans leur décadence notre civilisation millénaire.
Comme on pouvait s’y attendre, l’insensée purge des prêtres entraîna le courroux des puissances. Nous n’étions plus qu’un peuple en guerre contre lui-même, malade, affamé, empoisonné par les fléaux déchaînés par les dieux reniés.
J’étais alors déjà un vieil elfe, initié dans mes premiers siècles d’existence à l’Art par un de ses découvreurs. Je voyais en marche la mort de mon peuple, entraînant dans sa chute la jeune civilisation humaine.
Je pris le parti d’agir. Aux yeux de la postérité, je serais, j’allais le réaliser bien des siècles et des siècles plus tard, à l’origine d’un des plus grand cataclysme qu’ait connu ce continent. A mes yeux, ce n’aura jamais été qu’un moindre mal.
Je repérais dans un des hameaux d’hommes un enfant présentant quelques qualités pour l’étude. Un petit vagabond, orphelin de père et de mère, à peine quatre printemps ; ignorant encore de toutes les fausses vérités véhiculées par mes congénères. C’est dans le secret que je l’initiais, l’instruisais. Il me fallait aller vite. Les vies d’hommes sont brèves. Son destin serait parmi les hommes d’apparaître comme l’élu de sa race. De devenir le prophète, détenteur de l’Art, qui démasquerait l’imposture, instruirait les siens, serait, finalement, un chef de guerre. L’instrument de la première rébellion des hommes. Je me figurais que ce ne serait qu’une première étape. Qu’il y en aurait d’autres encore à former. Mais c’était sans compter les fantastiques prédispositions de mon élève. Uriel, futur premier empereur humain, parvint en quelques décennies à une maîtrise honorable de l’Art. Chef né, il parvint à fédérer autour de lui les tribus humaines. Avec l’aide des derniers elfes qui n’avaient pas cédés aux sirènes de la divinité terrestre, il parvint enfin à libérer sa race.
Ce fut l’élan donné à la civilisation humaine. Pour nous, elfes, il allait falloir retrouver notre grandeur perdue par des années et des années de décadence.
Uriel restera dans les mémoires comme l’origine du cataclysme. Une chape de plomb est tombée sur la folie du peuple elfique. Il n’est plus de mortels pour connaître ce secret. J’en suis l’unique dépositaire. Ce pour l’éternité, cadeau ou punition que les dieux m’infligent. »
Lucian Aîfayr’Lhien